Qui a dit qu’un jeu vidéo n’était pas convivial et coupait de la réalité ? Quelqu’un qui ne connaît visiblement pas « Chariot », un jeu de plateforme humoristique qui demande un bon coéquipier et un sofa confortable. Que ce soit avec sa blonde, son frère ou son enfant, il n’y a qu’une solution pour avancer : collaborer.
Le jeu met en scène une princesse et son fiancé, qui doivent transporter le cercueil à roulettes du défunt roi à travers de multiples niveaux et environnements en tâchant d’ignorer les incessantes brimades de son fantôme. Ça semble tragique, mais il n’en est rien. Car même mort, le roi est exigeant sur sa dernière demeure : « c’est beaucoup trop noir, il fait trop froid, je veux davantage d’or !!! ». À la recherche d’une sépulture digne de Sa Majesté, le couple princier s’enfonce de plus en plus profondément dans un réseau de grottes souterraines, qui réserve bien des surprises.
« Chariot », est le premier jeu issu de Frimagination, un programme intrapreneurial dans le style de l’émission « Dans l’oeil du Dragon ». Pour encourager la créativité au sein de son équipe, le studio Frima, de Québec, invite tous ses employés à proposer leurs concepts de jeux. Si le concept plaît à la direction, l’employé est libéré pour développer un prototype de jeu. Et si la première version est concluante, une équipe se met à travailler sur ce qui deviendra un futur jeu du studio. C’était le cas de Philippe Dion, programmeur hyper-créatif qui a imaginé et développé « Chariot ».
Contrairement à la tendance des jeux en ligne, « Chariot » se joue sans Internet et dans une même pièce. Dans le jargon, on appelle ça un couch coop plateformer, c’est-à-dire un jeu qui mise tout sur la collaboration locale. « On voulait ramener la magie de pouvoir jouer à un jeu vidéo en étant dans la même pièce. Ça entraîne de la communication, et ça rapproche », signale Jonathan Quan, qui s’est assuré de l’assurance qualité de « Chariot ». Si le jeu peut se faire en solo, il prend tout son sens à deux. Chaque joueur tient alors une corde de chaque côté du chariot.
Certains casse-têtes sont d’ailleurs conçus pour être résolus à deux cerveaux. Les deux joueurs doivent en effet s’accorder pour tirer, pousser, glisser ou faire balancer le chariot de plateforme en plateforme, tout au long des 25 niveaux. « On voulait vraiment baser le jeu sur la communication, sur l’humain. Les joueurs vont passer par toute une série d’émotions ensemble, que ce soit de la fierté, l’agacement ou la frustration… mais normalement ça doit toujours finir par un high-five », souligne Richard Demers, chargé de projet du jeu.
La durée de l’aventure dépend d’ailleurs de l’entente des joueurs. « Il n’y a pas qu’une seule façon de faire « Chariot ». Il y a beaucoup d’explorations, d’objets à collectionner, de gadgets à débloquer qui permettent de vivre le jeu avec plus de fun encore. Mais pour ça, il faut que les joueurs s’accordent s’il faut plutôt aller à droite ou à gauche, s’engouffrer dans le chemin le plus facile ou celui qui semble effrayant », explique Richard Demers.
C’est évident : le choix de son coéquipier sera primordial. Si le jeu se dédie à tout le monde, que ce soit pour un gameur et sa blonde, un père et son fils, des frères et soeurs, des collègues, tous les duos ne fonctionnent pas. « On a l’exemple dans notre équipe d’un frère et sa soeur, super sympathiques et complices, mais une fois dans le jeu c’était à celui qui trouvait la façon la plus violente d’étriper l’autre », mentionne Jonathan Quan. Alors, avec qui seriez-vous prêt de vous lancer dans une telle aventure ?
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