Nous sommes pressés, nous sommes bombardés par une surabondance d’information, notre niveau d’attention ressemble à celui d’un poisson rouge, nous consultons de plus en plus de nouvelles sur nos appareils mobiles et nous avons de moins en moins de temps pour lire des textes longs.
Pour répondre à ces nouvelles réalités, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec lançaient l’application J5, en décembre 2014, qui permet aux lecteurs de ces quotidiens d’accéder rapidement à l’information qu’ils désirent, selon leurs champs d’intérêt, en sélectionnant 5 thèmes et 5 chroniqueurs et, en fonction de ces choix, ils reçoivent les 5 nouvelles les plus pertinentes en temps réel. Disponible sur téléphones intelligents, elle vise à recentrer le lecteur sur l’actualité.
«Il ne s’agissait pas d’une réplique à Facebook, l’une des principales sources d’information, ou encore de La Presse, qui a lancé son offensive sur tablette», explique Benoît Dussault, directeur artistique au Journal de Montréal et au Journal de Québec. L’idée était d’offrir un service où le lecteur peut revenir plusieurs fois par jour.
Lorsqu’il a téléchargé l’application pour la première fois, l’usager fait d’abord le choix de sa section préférée qui deviendra sa une et où il retrouvera, tout au long de la journée, des actualités fraîches.
En jouant avec le chiffre 5, l’équipe de création a réfléchi à la consultation d’une page en 5 minutes 5 fois par jour.
Des gestionnaires de contenu s’occupent, dans les locaux du journal, de placer les nouvelles, celles-ci bougeant en permanence. «Cela peut dépendre du contexte, précise Benoit Dussault. S’il fait une température exceptionnelle, nous pouvons conseiller les plus belles terrasses de la ville pour faire un 5 à 7. L’usager peut s’abonner aux alertes, par exemple, s’il est amateur de hockey, il recevra un message si un but est compté lors d’une partie qu’il ne peut pas suivre à la télé. C’est une application que nous voulions vivante.»
Évidemment, ce n’est pas la première application de nouvelles qui arrive sur le marché. L’équipe a sciemment choisi de la lancer pour téléphones intelligents, préférant remettre la version tablette à plus tard. Par contre, un an plus tard, c’est sur la montre intelligente que la deuxième étape de déploiement s’est faite.
«Nous croyons beaucoup au papier, qui a tout son terrain pour vivre, poursuit le directeur artistique. Notre réflexion s’est portée sur la pertinence du téléphone intelligent, nous voulions aussi rajeunir notre lectorat, qui se trouve entre 35 et 60 ans. La tablette demeure un beau complément en soirée, mais nous demeurons prudents, d’autant plus que La Presse ne publie plus sa version papier la semaine.»
Quand il se passe des événements dans le monde, tels que les attentats du 13 novembre 2015 à Paris, des alertes permettent d’aller chercher le lecteur immédiatement. Quant aux chroniqueurs les plus populaires auprès des abonnés au J5, on retrouve, en tête, Richard Martineau, Réjean Tremblay, Josée Legault, Joseph Facal ou encore Sophie Durocher et Mathieu Bock-Côté.
Plus d’un an après le lancement de J5, la section la plus populaire demeure le «sac de chips», une section de faits divers ou inusités, comme ce facteur qui se fait attaquer par des dindons ou encore les dix plus jeunes milliardaires au monde.
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