Like-moi! a été un succès colossal sur le Web. Comme on en a rarement vu au Québec. «Honnêtement, on a été surpris par ce qui s’est passé, explique Geneviève Provost, productrice chez Zone 3. On a eu des pointes de visionnements hallucinantes en ligne, ça dépassait parfois les cotes d’écoute de la télévision.»

Il y aura donc eu un avant et un après Like-moi!. Auparavant, diffuseurs et producteurs étaient tous à la recherche d’un nouveau Graal : joindre les jeunes de la génération Y. Friands de technologies, laissant derrières les manières traditionnelles de consommer des contenus, ils devenaient de plus en plus importants pour les publicitaires au fur et à mesure que leur pouvoir d’achat augmentait. Mais personne ne savait comment les atteindre. Personne, avant!.

«Lorsqu’on a pensé Like-moi!, les millennials étaient un gros sujet d’actualité, rappelle Geneviève. On voulait un site qui mette leurs particularités en valeur, qui s’adressait à eux, qui allait leur plaire tout en permettant aux plus vieux qui consultent nos contenus de les reconnaître.»

C’est la sincérité avec laquelle l’équipe de Like-moi! s’intéressait aux jeunes de la génération Y qui est à la base d’un tel succès. Au-delà de l’autodérision décapante de tous les sketchs, c’est aussi la présence forte de la série sur les réseaux sociaux et le Web qui ont fait une différence.  

 

 

Et cela grâce au diffuseur, Télé-Québec, qui a su prendre des risques avec la production. «Télé-Québec a tout de suite embarqué dans notre idée d’être très présent en ligne, dit Geneviève Provost. Comme la série fait tout le temps référence aux technologies Web et mobiles, il fallait y être et ils ont compris cela. À l’époque, il n’y a pas grand diffuseurs qui auraient osé brûler un sketch un mois avant la première. Mais ç’a été la bougie d’allumage. Pour moi, la page Facebook de Like-moi! et le personnage de Gaby Gravel, c’est ça qui a lancé la série.»

Cette présence sur les réseaux sociaux demande beaucoup de temps à la production. «On reçoit énormément de messages… Juste le profil Facebook de Gaby Gravel… Lorsqu’on publie quelque chose, on a des milliers de “j’aime” en quelques heures. On a la chance d’avoir peu de commentaires négatifs, il y a bien quelques questions bêtes, mais ça demeure agréable et je pense que ça nourrit l’équipe télé aussi.»

Le manuel du parfait Y, disponible sur le site de l’émission, aborde en statistiques ce qui distingue cette génération.

On voulait réussir à les attirer, que notre plateforme n’en soit pas simplement une de rediffusion. C’est la meilleure manière de résumer Like-moi! de façon interactive. Et le travail que Turbulent a fait, surtout l’aspect visuel, est tombé dans le mille.

Passablement consulté, surtout par les membres de la génération Y, ce beau succès en provoquera peut-être un autre, puisque l’équipe planche présentement sur un nouveau volet Web pour la série.