À une époque pas si lointaine, aucun réveillon de Noël ne se passait sans quelques disques emballés sous le sapin. Offrir de la musique en cadeau faisait partie du rituel des Fêtes, un présent d’appoint qui accompagnait les «walkman» et les «discman» reçus en cadeau.
À l’ère du numérique, alors que la musique est dématérialisée, cette tradition a lentement sombré dans l’oubli. C’est pour la faire revivre que l’étiquette de disques Poulet Neige a inventé sa Liste de Noël sur le web.
Le principe? D’un côté, Poulet Neige approche des artistes de tous les horizons musicaux (et de n’importe quel label) pour les convaincre d’ajouter leurs titres d’albums à la Liste. De l’autre côté, les internautes sont invités à se rendre sur le site web de la Liste, pour choisir les albums qu’ils aimeraient recevoir pour Noël. Chacun doit laisser son adresse courriel et, le matin du 25 décembre, ils obtiennent un lien pour télécharger la musique qu’ils ont choisie, en toute légalité et gratuitement!
Après des années de cadeaux sur une liste «faite à la mitaine», Poulet Neige a obtenu une subvention pour insuffler un peu de professionnalisme à son projet. Mais l’année suivante, la somme n’a pas été renouvelée. C’est à ce moment que Folklore, un autre label de musique a décidé de mettre l’épaule à la roue.
«On avait remarqué l’initiative, parce qu’à l’époque, c’était novateur, explique David Mongeau, cofondateur du studio Folklore. C’était un moment où la gratuité de la musique faisait débat, je ne suis même pas sûr que Misteur Valaire (NDLR : aujourd’hui Valaire) avait commencé à demander des contributions volontaires pour ses albums.»
Sous l’impulsion de Folklore, le projet a continué de s’améliorer, autant l’aspect visuel de la Liste que l’expérience de navigation sur le site. Et l’équipe a connu de beaux succès, notamment les sommes recueillies auprès des internautes.
«On avait déjà implanté des systèmes de dons avec d’autres clients, explique David Mongeau, et on savait que ça pouvait bien fonctionner. La réponse a été surprenante. Honnêtement, nous n’avions jamais vu ça. Certaines personnes payaient beaucoup plus que s’ils avaient simplement acheté la musique.»
Cet argent a permis de rémunérer un peu l’équipe de production et d’assurer la pérennité du projet pour les années à venir.
Pour les artistes, la plupart issus de la scène musicale émergente, c’est la notoriété gagnée lors de l’événement qui fait figure de cachet. «Tous reçoivent les courriels de gens qui ont téléchargé leur musique, dit David Mongeau. On insiste aussi beaucoup pour que les visiteurs aiment les pages des artistes, s’abonnent à leur liste d’envoi et, de ce que j’en sais, ça aide les groupes à démarrer leur carrière. Ça leur permet de monter un fan base, d’avoir plus de gens à leurs spectacles… La roue tourne!»
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