L’organisme Québec en Forme mène campagne sur plusieurs fronts pour rejoindre sa clientèle cible. Aussi, Frédéric Therrien et Marie Elaine Normand, respectivement directeur adjoint communication-marketing et conseillère en marketing, ont dû jongler avec le dilemme de décider si, pour éloigner les jeunes de leurs écrans, ils devaient développer une application mobile…

Leur réponse s’est formulée dans le compromis. «Il fallait aller les chercher là où ils se trouvent, explique Frédéric. Mais nous souhaitions les convaincre de bouger et on a tout fait pour minimiser le temps qu’ils passent sur notre application. Contrairement à d’autres plateformes qui se vantent d’avoir gardé un jeune devant son écran en moyenne vingt minutes, nous voulions qu’il vienne chercher des idées d’activités et qu’il reparte.»

WIXX met en scène l’entraîneur Lionel qui a perdu son «Mojojumbo». Pour qu’il le retrouve, on doit faire des exercices qui lui permettent de traverser différentes épreuves de sa quête.

 

 

Pour réussir, il faut vraiment bouger… et le prouver! Les joueurs devaient envoyer une photo ou une courte vidéo d’eux à Québec en Forme démontrant qu’ils avaient bien complété le défi. Et après trois niveaux, impossible de progresser avant d’avoir obtenu la validation de l’organisme.

Bizarre, dites-vous? Le pari de Québec en Forme était qu’avec des personnages amusants, des situations loufoques et une narrativité qui encourageait le joueur à toujours vouloir en savoir plus, les jeunes de 9 à 13 ans allaient constamment revenir aider l’attachant entraîneur. «La première version de notre application n’avait pas cet aspect de conte et on s’est aperçu qu’elle avait eu une courte durée de vie,» indique Frédéric Therrien.

La mise 2.0 semble gagnante puisque Québec en forme a reçu près de 20 000 preuves de séances d’activité physique dans les cinq mois suivant le coup d’envoi. «Lorsqu’on a lancé l’application avec la campagne de communication, on pouvait recueillir jusqu’à 1000 fichiers par jour, explique Marie Elaine Normand. On répondait très rapidement aux utilisateurs, même durant la fin de semaine.»

Un succès qui n’est pas étranger à l’attention que les créateurs ont donnée au «langage des jeunes» dans la narration de leur scénario. Pour s’assurer de coller à l’univers des 9-13 ans, ils n’ont pas hésité à les consulter. «On ne voulait pas que Lionel sonne trop “adulte”, dit Frédéric. Il fait une utilisation abusive des points d’exclamation, on a aussi travaillé ses expressions. On a testé le texte auprès de plusieurs utilisateurs types. On souhaitait à tout prix éviter la brisure qu’aurait créée un personnage qui parle un français impeccable.»

L’aventure de Lionel a contribué à faire voyager WIXX auprès des jeunes. Est-ce la fin? «On aura quelque chose à vous annoncer en 2017», soutient Frédéric. Québec en Forme doit poursuivre sa campagne jusqu’en 2019.