Imaginez-vous dans un orchestre symphonique, vous approchant virtuellement des violoncelles ou des instruments à cordes, selon votre envie de découvrir tous les sons qui composent un orchestre. C’est ce que les habitants de Québec et les touristes ont pu vivre pendant un mois dans « Les jardins symphoniques ».
Au départ, cette initiative est née du désir de faire découvrir la musique classique aux plus jeunes afin de renouveler le public de l’Orchestre symphonique de Québec (OSQ) qui, comme beaucoup d’orchestres symphoniques à travers le monde, connaissait une baisse de fréquentation. Lancée le 20 septembre 2014 et se terminant le 2 novembre de la même année, l’expérience pouvait se vivre dans le parc de l’Amérique-Française, à l’est du Grand Théâtre de Québec.
Après avoir téléchargé l’application pour iPhone ou iPad sur l’App Store, le curieux devait se rendre dans le parc, avec des écouteurs. Comme dans un orchestre classique, le maestro se retrouve centré en avant de l’orchestre virtuel.
En suivant son parcours, le visiteur s’approche davantage des cordes, des cuivres ou encore des percussions, isolant chacun de ces instruments pour mieux s’en imprégner. Il peut choisir de se placer à la place du chef d’orchestre pour entendre l’ensemble de l’oeuvre. En tout, le promeneur accédait à 30 points de vue de chaque morceau.
Les membres de l’OSQ ont choisi eux même les trois morceaux : la suite no 1, Prélude et Aragonaise de « Carmen », la suite no 1 Farandole de « L’Arlésienne », deux pièces de Bizet, et l’ouverture de « Guillaume Tell » de Rossini.
« Il fallait des morceaux relativement courts, mais qui représentaient la force de l’OSQ, soit la technique et le rythme », explique Jonathan Belisle, partenaire de la boîte de production Saga, qui a développé le projet.
Pour réaliser « Les jardins symphoniques », l’équipe a enregistré chaque instrument séparément, puis l’ensemble de l’orchestre, pour les trois pièces. Quand le curieux s’approche d’une zone, il entend tel instrument plus fort, comme s’il se promène réellement entre les chaises des musiciens d’un orchestre.
« Nous ne voulions pas que les gens regardent leur appareil pendant qu’ils faisaient le parcours, des affiches leur indiquaient donc vers où aller, ajoute Jonathan Bélisle. Ceux qui ont fait le parcours nous ont dit que, à la fin, ils avaient vécu une expérience zen. Notre but était de redonner le goût d’aller écouter de la musique classique. »
L’application, réalisée en collaboration avec l’agence Version 10, présentée par TFO, avec le soutien de la Ville de Québec et la Commission de la Capitale nationale, a été téléchargée 5 000 fois au cours de la campagne.
Suivant cette expérience de récit qui se marche, Saga a développé une plateforme permettant de reproduire ce type de parcours dans d’autres contextes.
On peut très bien imaginer une telle installation dans une cour d’école. Les enfants y apprendraient la musique en se promenant à travers les instruments.
Plus encore, Jonathan Belisle croit que cette technologie pourrait être utilisée en tourisme, pour faire découvrir des endroits hors des sentiers battus.
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